Spa. Lot 33, Blida n°2 (documentaire)
Au début du mois de juillet 2019, je me suis rendue dans la zone industrielle de Blida à Alger (Algérie) afin de travailler sur des découpes de plexiglas. Là, je fus intriguée par un chant entendu au loin. C’était un homme qui chantait des airs de Raï populaires, tout en marchant le long d’une allée où se trouvent toutes les usines. Sa voix avait des intonations féminines et détonnait dans cet environnement. D’emblée, j’ai voulu aller le rencontrer mais les agents de sécurité des lieux ne m’ont pas laissée y aller, considérant que ce personnage était un mendiant, fou, dangereux et trop marginal pour me laisser m’en approcher. Qui était-il ? À quoi ressemblait-il ? Qu’est-ce que signifiait sa performance artistique dans le contexte d’une zone industrielle ?
C’est à partir de ces questionnements que j’élabore une enquête sur ce personnage et ses traces, dans ce décor peu commun de zone industrielle, à travers un documentaire à la fois sonore et visuel. C’est le résultat de l’enquête qui va déterminer la forme finale de ma pièce.
Ghyzlène Boukaila (ESÄ, 5e) a grandi à Alger. Elle a travaillé sur la présence du genre féminin en Algérie. Ses recherches portent désormais sur la marginalisation et la subversion dans les pays arabo-musulmans.