Dans une approche documentaire – c’est à dire, en partant du réel tangible, puis en l’employant comme une forme d’exploration et d’expérimentation du monde – j’ai imaginé un dispositif qui confronte le regardeur-auditeur à la violence des «bruits» autoroutiers et interroge les rapports entre les paysages techniques
et les paysages organiques qu’ils perturbent.
L’installation s’articule autour du territoire où elle est conçue et s’en nourrit nécessairement. Ici, en Belgique, le réseau autoroutier sillonne et dessine dans le paysage un mouvement tentaculaire et sans frein. Ce dispositif documentaire et poétique – où se mêlent les râles des moteurs, la célérité des voitures et le crissement des pneus sur le macadam – tente de témoigner de cette vision du monde. Je prends l’automobile comme espace de diffusion sonore et visuelle.
Le spectateur est invité à s’y installer.
Emmanuel Da Costa (ARTS2, 2e) pratique l’installation audio-visuelle, la photographie et la scénographie. Il questionne le document, la véracité des images et des récits du monde de façon empirique et politique