« Un son ne peut pas tenir debout » affirmait John Cage. Cela m’inspire plusieurs questions : un son peut-il se dresser devant moi à la verticale ? A-t-il une matérialité ? Dans cette installation, je formalise ces interrogations. Le son n’est en effet pas palpable, c’est comme une présence invisible qui n’existe que par mon écoute. Mais si je ne l’entends plus, alors que reste-il de son existence ?
S’il laisse les indices de sa présence, tel un fantôme, ce serait comme une rémanence, une lumière qui scintille, une brise qui m’effleure. Je pourrais alors contempler le dessin lumineux, éphémère et toujours mouvant des traces invisibles que l’on laisse lorsqu’on se déplace, des pas amplifiés ; un dessin qui rendrait compte de l’activité du lieu, comme une partition topographique de la polyphonie de nos déplacements.
Léa Roger (ARTS2, 2e) est une musicienne expérimentale et une improvisatrice (harpe celtique, dispositif électro-acoustique). Elle étudie la composition acousmatique. Ses recherches portent sur la résonance, la répétition et les phénomènes de diffraction de la lumière et du son.
Remanence, Lea Roger, 2021 from Roger Léa on Vimeo.