Cette installation est constituée d’un ensemble de lecteurs. Ceux-ci lisent des enregistrements gravés sur des CDs dégradés par des morceaux d’adhésifs qui donnent l’impression que chaque disque est griffé ou qu’il saute. Tous les CDs sont lus simultanément par des lecteurs différents proposant ainsi une chorale de voix détériorées et donc une création sonore aléatoire et évolutive. À travers cette proposition, je joue sur la matérialité du support et sur la qualité d’un matériau sonore en le transformant.
Cette pièce est une réponse au travail sur la voix et les principes de physique acoustique qu’Alvin Lucier explore dans des pièces comme I’m Sitting In a Room.
Chaque lecteur CD est comme une voix, une partie d’un ensemble. Grâce à l’intervention sur le support, les vocalises des chanteurs peuvent évoquer certains chants des pygmées, ainsi que les sonorités d’un leurs instruments à cordes modulé avec l’ouverture de la bouche. Il s’agit ici d’expérimenter sur le matériau et de voir de quelle manière cette transformation est génératrice de possibles et de nouvelles sonorités.
Thibaut Drouillon 3éme année Arts²
Thibaut commence à entreprendre des études au sein de l’atelier Image dans le milieu à Arts2. Il participe alors deux années de suite au workshop « emergences sonores et numériques » organisé par Transcultures découlant sur deux participations à des expositions collectives : il présente la pièce « percécité » à city sonic, puis son travail « machines sonores » durant les « digital contemplation » à Villers-la-Ville en 2018. Sa pratique privilégie une représentation sensible invitant le visiteur à reconsidérer son rapport au monde et à son corps.